85 223, c’est le nombre de kinésithérapeutes actifs en France en 2017, selon les données révélées par le conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Ce dernier souligne en outre le caractère jeune de cette population (entre 30 et 45 ans), ainsi que la bonne parité homme – femme qui y règne. Et entre 2011 et 2017, les sources du conseil notent une belle croissance du nombre de praticiens, estimée à près de 6 000 kinés en plus, et l’attribue à un phénomène éducatif transfrontalier. En effet, pendant cette période, le nombre d’étudiants français partis étudier la kinésithérapie à l’étranger pour ensuite revenir s’installer en France a fortement augmenté, comme un signe d’une tendance en plein essor… Décryptage !

Mobilité étudiante en Europe

En 1999, les accords de Bologne ont marqué un véritable tournant pour l’enseignement supérieur en Europe : signé par la majorité des pays du Vieux Continent, l’accord visait à harmoniser les systèmes éducatifs européens, facilitant ainsi la reconnaissance des diplômes et des qualifications. Un élan renforcé par l’avènement du système de crédits ECTS, favorisant la mobilité étudiante. Dans ce contexte européen « élargi », les étudiants français disposent désormais d’un éventail plus large de formations à l’étranger, tout en assurant un niveau d’études homogène à travers différents pays.

Zoom sur la formation des praticiens en Europe

En 2016, parmi les 4 784 nouveaux praticiens recensés en France, 1 755 avaient suivi leur formation hors de nos frontières. Les destinations de prédilection pour ces étudiants français ? La Belgique, l’Espagne, l’Allemagne et les pays de l’Est, notamment la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque. Il est toutefois intéressant de noter que la mise en place de quotas en Belgique commence à compliquer l’accès à certains cursus pour les étudiants français. Malgré cela, aujourd’hui, la France compte pas moins de 10 000 praticiens diplômés de l’étranger.

Combien coûte la formation ?

On pourrait croire que le coût des études en kinésithérapie à l’étranger soit prohibitif, mais en vérité, on n’est pas bien loin de ce qui se fait dans l’Hexagone… En France, les frais de scolarité dans les écoles de kinésithérapie varient largement, oscillant entre 184 euros et 9 200 euros par an, une variation qu’on ne peut uniquement attribuer au statut privé ou public des établissements de formation. En effet, les politiques régionales, diversement appliquées à travers le pays, entraînent d’importantes disparités des coûts de formation. C’est ainsi qu’un étudiant à Orléans ne paye que 800 euros par an, tandis qu’un autre en Île-de-France doit débourser plus de 6 000 euros.

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A contrario, à l’étranger, le cursus, comme ceux proposés dans les formations d’Europe Eduss, s’axe souvent autour d’une formation pratique, étalée sur 3 ans, avec des frais annuels s’échelonnant entre 6 000 et 8 000 euros. Ces montants se rapprochent donc de ceux pratiqués par certaines écoles hexagonales. Prenons l’exemple de la République tchèque : après un cursus de trois ans sanctionné par un diplôme d’Etat reconnu en France, les étudiants ont la possibilité d’approfondir leurs compétences par un master de deux ans.