
Alors que certaines femmes ont des cycles menstruels sans histoire, d’autres n’ont pas cette chance. Elles ressentent un inconfort important et une foule d’autres symptômes, notamment des douleurs aux jambes. Cet article fournit quelques informations sur les causes des douleurs aux jambes pendant les règles.
Les menstruations sont souvent une source d’inconfort.
Les menstruations sont souvent associées à des douleurs pelviennes, des crampes, des douleurs dorsales, des ballonnements, des seins douloureux, de l’irritabilité, etc. La douleur dans les jambes est un autre symptôme ressenti par les femmes en période de menstruation. Ces douleurs aux jambes peuvent être causées par différentes raisons, qui peuvent être normales ou anormales. Dans certains cas, des crampes menstruelles sévères et des douleurs aux jambes peuvent indiquer des troubles gynécologiques.
La douleur causée par les contractions utérines (pendant les menstruations) peut irradier vers le bas du dos et le haut des jambes. La région pelvienne possède un réseau de nerfs, et donc, la douleur qui se développe à un endroit peut irradier vers d’autres régions qui sont situées dans le réseau. C’est la raison fondamentale des douleurs aux jambes associées aux menstruations. Certaines femmes développent des crampes aux jambes pendant les règles. Cela peut être dû à la réduction du niveau de minéraux comme le fer, le potassium et le magnésium. Les femmes ayant un flux menstruel important peuvent développer de telles crampes, car elles perdent une quantité importante de sang.
Causes courantes
Dysménorrhée (règles douloureuses)
Les douleurs excessives et les symptômes associés pendant les menstruations ne sont pas rares. Cette affection est appelée dysménorrhée, qui est le terme médical désignant les règles douloureuses. Les crampes d’estomac, les douleurs dorsales, les douleurs dans les jambes, les nausées et les maux de tête font partie des symptômes courants. La dysménorrhée est classée en deux types : primaire et secondaire. Alors que les symptômes de la dysménorrhée primaire sont considérés comme normaux, ceux associés à la dysménorrhée secondaire peuvent indiquer des conditions médicales sous-jacentes.
Dysménorrhée primaire (niveau élevé de prostaglandines)
Les femmes atteintes de cette affection connaissent des règles douloureuses dues à des contractions utérines intenses, elles-mêmes causées par un niveau élevé de prostaglandines. Ces substances chimiques sont produites par la muqueuse de l’utérus, et sont responsables des contractions utérines. Lorsque le niveau de prostaglandines augmente, les contractions utérines (pendant les menstruations) deviennent plus intenses, provoquant ainsi de fortes douleurs pelviennes et des symptômes associés. Il est donc naturel que la douleur irradie vers le dos et les jambes. Les femmes atteintes de dysménorrhée primaire peuvent ressentir de fortes douleurs dans les jambes pendant les règles.
La dysménorrhée primaire est surtout observée chez les femmes, qui ont moins de 30 ans. Cette affection est souvent associée à l’obésité, au tabagisme, à une consommation excessive d’alcool, à une puberté précoce (avant l’âge de 11 ans), à des règles irrégulières, à un flux menstruel excessif, au stress, à un mode de vie sédentaire, etc. Les femmes ayant des antécédents familiaux de règles douloureuses sont également sujettes à cette affection. Les femmes qui n’ont jamais été enceintes peuvent également développer une dysménorrhée primaire. En général, le problème disparaît une fois que la jeune fille a dépassé l’adolescence. Chez les femmes d’âge mûr, le problème peut s’atténuer après l’accouchement. Ainsi, la dysménorrhée primaire n’est pas causée par des conditions médicales sous-jacentes, et est associée au processus normal de la menstruation.
Dysménorrhée secondaire (conditions médicales sous-jacentes)
La dysménorrhée est classée comme secondaire, si elle est causée par des conditions médicales sous-jacentes, comme certains troubles gynécologiques. Habituellement, cette affection se développe chez les femmes adultes. Les conditions médicales sous-jacentes à l’origine de la dysménorrhée secondaire sont listées ci-dessous.
Endométriose
Les tissus endométriaux qui forment la paroi interne de l’utérus, se développent en dehors de la cavité utérine. Cela provoque des règles douloureuses, accompagnées de saignements abondants et d’autres symptômes. Les douleurs aux jambes pendant les menstruations sont surtout associées à l’endométriose utéro sacrée, sciatique et ovarienne kystique.
Fibromes utérins
Ce sont des tumeurs bénignes qui se développent à l’intérieur de l’utérus. Si les petits fibromes peuvent ne provoquer aucun symptôme, les gros peuvent exercer une pression sur les nerfs, provoquant ainsi des douleurs qui irradient vers les jambes et le dos. Ces douleurs peuvent s’aggraver pendant les menstruations, mais peuvent aussi apparaître à d’autres moments. L’affection peut également provoquer un engourdissement des jambes.
Autres causes
La dysménorrhée secondaire et les douleurs aux jambes associées peuvent être causées par une adénomyose, une infection des organes reproducteurs, des kystes ovariens, une grossesse anormale, une anémie ferriprive, l’utilisation d’un stérilet (dispositif intra-utérin), etc. Même les personnes dont le col de l’utérus est étroit peuvent développer des règles douloureuses.
Si vous ressentez de fortes douleurs aux jambes pendant les règles, consultez un gynécologue pour écarter la possibilité de problèmes médicaux sous-jacents. Les douleurs aux jambes associées à la dysménorrhée secondaire peuvent être soulagées en traitant le trouble sous-jacent. Habituellement, les AINS sont utilisés pour la prise en charge des symptômes de la dysménorrhée primaire. Les contraceptifs oraux ou les thérapies alternatives peuvent s’avérer utiles pour certaines femmes.
Comment soulager les douleurs aux jambes pendant les règles
Les méthodes pour soulager les douleurs aux jambes pendant les règles peuvent inclure la surveillance régulière de son sommeil en ayant un bon matelas anti-escarres pour avoir une bonne circulation sanguine, la prise d’analgésiques en vente libre (tels que l’ibuprofène, l’acétaminophène ou l’aspirine, selon les instructions du fabricant), l’application de chaleur sur la zone douloureuse (comme une bouillotte chaude ou un coussin chauffant), l’exercice régulier pour aider à améliorer la circulation sanguine, les étirements doux ou la pratique du yoga pour aider à réduire la tension musculaire, la prise d’un bain chaud ou l’utilisation d’huiles essentielles relaxantes. Il faut aussi éviter les aliments qui peuvent aggraver les symptômes (comme la caféine, l’alcool et les aliments gras).
Vous pouvez aussi réduire la douleur avec le CBD car le cannabidiol, un composé dérivé du cannabis qui est étudié pour ses propriétés médicinales, peut aider à réduire l’inflammation et la douleur, y compris celles associées aux cycles menstruels. Le CBD exerce en effet une fonction de catalyseur dans le corps. Il influe sur le système nerveux pour atténuer l’impact de la douleur en stimulant les récepteurs corporels.
Il est important de trouver la méthode qui convient le mieux à votre cas particulier. Et si la douleur aux jambes pendant les règles est sévère ou ne répond pas aux remèdes simples, il est important de consulter un professionnel de la santé pour évaluer la cause sous-jacente et discuter des options de traitement supplémentaires.
Approches complémentaires et réadaptation
Outre les traitements médicamenteux et les conseils hygiéno‑diététiques, il existe des stratégies ciblées visant la rééducation pelvienne et la modulation de la douleur qui sont peu abordées mais souvent utiles. La prise en charge par un kinésithérapeute orienté vers le plancher pelvien peut inclure des techniques de renforcement, des exercices d’étirement spécifiques, du travail postural et du biofeedback pour améliorer la coordination musculaire et réduire les tensions réflexes qui peuvent irradier vers les membres inférieurs. Pour certains cas de douleur d’origine neuropathique ou de sensibilisation centrale, la stimulation nerveuse transcutanée (TENS) peut diminuer l’intensité ressentie en modulant les voies de la douleur. Par ailleurs, des interventions visant la microcirculation, comme des exercices aérobiques doux, des protocoles de compression graduée et des techniques de drainage lymphatique manuel, peuvent améliorer la perfusion des tissus et réduire la sensation d’engourdissement ou de lourdeur dans les jambes.
Il est recommandé d’adopter une approche pluridisciplinaire lorsqu’une douleur aux jambes persiste malgré les mesures classiques : rééducation, évaluation neurologique pour exclure une neuropathie, bilan vasculaire si nécessaire et accompagnement psycho‑comportemental pour gérer l’impact fonctionnel. Tenir un carnet de symptômes permet d’objectiver la fréquence, l’intensité et les facteurs déclenchants, ce qui guide mieux les thérapeutes. Enfin, avant d’entreprendre des techniques électriques ou des protocoles spécifiques, discutez des options avec votre praticien afin d’établir un plan individualisé.
Perspectives complémentaires : prévention et auto‑prise en charge
Au‑delà des traitements ciblés, plusieurs stratégies préventives et d’auto‑prise en charge peuvent réduire la fréquence et l’intensité des douleurs irradiant vers les jambes. Un alignement du rythme veille‑sommeil et la gestion du stress par des exercices respiratoires réguliers améliorent l’homéostasie et la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC), deux facteurs associés à une meilleure tolérance à la douleur. L’activité physique modérée pratiquée de façon constante favorise la libération d’endorphines et de sérotonine, améliore l’oxygénation tissulaire et le métabolisme énergétique, et contribue à limiter la neuroinflammation. Sur le plan nutritionnel, optimiser le profil électrolytique (y compris calcium et vitamine D) et intégrer des acides gras oméga‑3 peut aider à moduler l’inflammation systémique sans remplacer un bilan sanguin prescrit par un professionnel.
En complément, des techniques d’auto‑soin ciblées sur les tissus mous sont souvent sous‑estimées : l’auto‑massage myofascial avec rouleau ou balle, les étirements spécifiques des chaînes musculaires et le travail des fascias peuvent diminuer les points de tension responsable d’une irradiation en direction des membres inférieurs. Des approches manuelles comme l’acupuncture ou l’ostéopathie peuvent être envisagées lorsque les approches conservatrices restent insuffisantes, et l’ergonomie au quotidien (posture, appuis plantaires, aménagement du poste) aide à réduire la sollicitation nerveuse. Tenir un carnet de symptômes permet d’identifier les déclencheurs (alimentation, sommeil, sport) et d’ajuster les interventions. Discutez toujours des compléments et techniques avec un professionnel de santé avant de les débuter.